Pour les sociétés de 50 à 300 salariés qui auraient passé le barrage de ces (très larges) exclusions, les éventuelles aides, mises en avant pour « encourager » (c’est vrai qu’il en faut du courage !) ce nouveau dispositif, ne seront versées (sur demande à Pôle Emploi…) qu’à une triple condition :

  1. d’avoir conclu un accord collectif sur le contrat de génération
  2. ET d’embaucher un jeune de moins de 26 ans
  3. ET de maintenir en CDI, pendant toute la durée de l'aide ou jusqu'à son départ en retraite, un salarié d'au moins 57 ans ou d'au moins 55 ans lors de l'embauche.
Nb : il faudra bien-sûr aussi créer et suivre le fameux « binôme générationnel » associant un jeune et un senior… et avouons qu’un certain nombre d’acteurs ne verront pas forcément un grand intérêt dans cette association, ni les salariés concernés, ni l’entreprise…

Nb : en présence de travailleurs handicapés, les seuils d’âge sont adaptés : moins de 30 ans et au moins 55 ans

Nb : la condition de l’accord collectif ne s’impose pas aux sociétés de moins de 50 salariés à condition qu’elles n’appartiennent pas à un groupe de plus de 50 salariés.

c. trav. art. L. 5121-17, I nouveau.

Pour ceux qui n’auront pas encore été découragés et qui ont besoin des aides (conditionnelles et limitées dans le temps, voire réversibles…) de Pôle Emploi, le contrat de génération prévoit une aide financière de 4 000 €, pendant une durée maximale de 3 ans :

  • un premier versement de 2 000 € par an pour l’embauche en CDI d’un jeune de moins de 26 ans (moins de 30 ans s’il est doctorant, handicapé, ou déjà en CDD ou en apprentissage dans l’entreprise),
  • un second versement de 2 000 € par an pour le maintien dans l’emploi d’un senior de 57 ans ou plus (55 ans en cas d’embauche) pour encadrer le jeune.

Attention, si la situation du jeune ou du senior change (démission, licenciement...), les aides ne sont pas toujours maintenues et devront même être remboursées ! Voici différents cas de figure :

   - Si le senior part en retraite au cours des trois ans, seuls les 2 000 € associés à l'embauche du jeune (la moitié de l'aide) seront maintenus.

   - Si le jeune démissionne, l'entreprise peut conserver la totalité de l'aide à condition d'embaucher un autre jeune pour le remplacer.

   - Si l'entreprise licencie le senior pour faute, elle perd l'aide du contrat de génération relative au senior. (même chose s'il s'agit du jeune)

   - Si l'entreprise licencie le senior pour motif économique, elle perd la totalité de l'aide puisque, dans ce cas, on considère que l'objectif du contrat de génération n'a pas été atteint. (même chose s'il s'agit du jeune).

Pour les autres entreprises (300 et plus) il va falloir négocier un accord collectif d’entreprise (ou de groupe) ou, à défaut, élaborer un plan d’action en faveur de l’emploi des jeunes et des seniors avec pour principale motivation pour bon nombre d’entre elles : échapper à la pénalité !

En l’absence d’accord ou de plan d’action déposé auprès de la Direccte au 30 septembre 2013, ces entreprises sont soumises à une pénalité : ainsi, celles qui ne tiendront pas cet engagement s'exposeront à des sanctions financières pouvant atteindre 1% de la masse salariale (ou 10% des allègements de charges dont elles bénéficient).

c. trav. art. L. 5121-9 nouveau

Loi 2013-185 du 1er mars 2013